like, do i know you (cal)

Les journées de Ron étaient se suivaient mais ne se ressemblaient pas, du moins il faisait toujours en sorte qu'elles soient différentes. Il évitait depuis toujours la routine et l'ennuie, ces choses qui semblaient si communes pour certains. Pourtant, lui en était certains: pour être heureux, il fallait que chaque journée apporte sa nouveauté, son changement. C'était le seul moyen de bien remplir sa vie. Ce matin-là, il avait oublié le café devant sa télévision, seul dans son appartement, et avait décidé de venir le prendre en ville. Après avoir commandé un expresso et une part de gâteau, il alla calmement s'installer sur la terrasse du petit café du centre ville d'Havensford, se calant à la table qu'il préférait, pour observer à l'horizon l'océan et profiter de l'air frais du matin. C'est seulement après plusieurs gorgées de café qu'il réalisa qu'une gamine l'observait. Il tenta de passer outre, se demandant s'il hallucinait simplement, ou si son récent coming-out pouvait faire réagir les gens de la sorte. Il commença à rapidement se sentir mal, et fini par se tourner vers la jeune femme, un léger sourire aux lèvres, avant de l'interpeller. — Excuse-moi, mais on se connait ? — C'était direct, mais il ne voyait pas comment aborder le sujet autrement. Ce n'était pas tous les jours qu'il se retrouvait à devoir discuter avec une parfaite inconnue à la terrasse d'un café, tout ça parce qu'elle l'observe avec un peu trop d'insistance.

Cal était en retard au boulot, mais cela devenait une habitude. Ses nombreux patrons avaient cernés le personnage qu'elle était. Aujourd'hui, c'était baby-sitting de chiens pour changer. Elle allait devoir garder le gros bulldog anglais d'un résident de son appartement. La joie se lisait sur son visage. Elle ne comprenait pas pourquoi elle acceptait toujours ces petits jobs minables.. Ah si! Pour gagner sa vie, pour avoir de jolis billets verts dans ses poches. Elle était en pause café malgré qu'elle n'avait pas encore commencé le boulot. Un café cela fait toujours du bien et avec un nuage de lait, elle est au paradis la brunette. Elle était assise à la terrasse, lunette de starlette accroché à son visage, mais elle ne tarda pas à les retirer légèrement pour les installer sur le bout de son nez pour mieux observer ce qui venait de se produire. Elle n'en croyait pas ses mirettes. Ron.. Ron Kennish assise à la même terrasse qu'elle. Nom de dieu! Quelles étaient les probabilités pour qu'elle rencontre celui qui a créer les meilleurs jeux vidéos de tout l'univers. Enfin pour elle, ils étaient les meilleurs. Sur une échelles de un à dix, elle était au niveau dix mille de surexcitation et encore plus quand il lui adressa la parole. Elle se demanda si elle n'était pas en train de rêver. Elle était bien réveillée. Elle se pointa du doigt sans savoir prononcer un mot. Elle avait l'air d'une idiote. On aurait dit une groupie devant Justin Bieber alors que là c'était elle devait un développeur de jeux vidéos. - Vous.. Vous venez de m'adresser la parole? - Elle regarda derrière elle pour être certaine qu'elle ne se trompait pas et qu'il ne lui parlait pas à elle. Encore plus bête qu'elle ne l'était vue qu'ils n'étaient que deux à boire leur café ici-même. Elle essaya de reprendre son sérieux. - Vous ne me connaissez peut-être pas, mais moi je vous connais. Vous êtes Ron Kennish celui qui a créé les petites allumettes qui ravivent la flamme de ma console de jeu. -  Drôle de métaphore. Pour le sérieux, on repassera. Elle allait peut-être le faire fuir, mais elle s'en fichait, sa journée venait d'être illuminée par cette rencontre hasardeuse.  

La brunette le regardait, il en était persuadé. Le regard toujours braqué sur elle, il l'observa alors qu'elle semblait surprise. Il n'y avait pourtant qu'eux sur cette petite terrasse, il ne pouvait pas parler à qui que ce soit d'autre. Ron se contenta de lui sourire pour lui faire comprendre que c'était bien à elle qu'il s'adressait bien à elle. Elle semblait surprise. Le jeune homme eu un moment de panique lorsqu'elle clama le connaitre, alors que ce n'était pas son cas à lui. Et, lorsqu'elle parla de console de jeu, tout sembla tout à coup plus clair. Il lâcha un léger rire, amusé par la façon qu'elle avait à la fois de présenter les choses et d'avoir l'air d'une fan qui rencontre son idole. Lui, il ne faisait que des jeux vidéos. Il ne chantait pas, il n'avait pas sa tête en couverture de tous les magasines. Oui, en cherchant sur internet, il n'était pas difficile de le retrouver. Mais c'était tout, ce n'était pas une star. — C'est donc ça, je comprend mieux maintenant. J'ai eu peur, pendant un instant. — Quoi qu'à Havensford, il n'y avait pas réellement de raison d'avoir peur. Il hésita un instant, fixant toujours la jeune femme qui semblait vraiment être heureuse de le voir. C'était bien la première fois qu'une situation pareille lui arrivait. Après un instant de réflexion, il lui fit un petit signe de la tête, avant de reprendre la parole. — Viens t'asseoir avec moi, si tu veux. Ça me ferait plaisir. —

Il avait compris, alléluia! Elle n'en revenait pas. Elle parlait à Ron Kennish, son rêve de gamin fana de jeux vidéos venait de se réaliser. Elle fut d'autant plus excitée lorsqu'il l'invita à s'asseoir avec lui. C'était comme-ci c'était fait. Elle se leva d'un bon et se précipita pour poser son popotin sur la chaise auprès de lui.  - Je n'arrive toujours pas à la croire. Si on m'avait dit que j'allais vous rencontrer aujourd'hui, je n'y aurais pas cru. - Son sourire était accroché à son visage comme le soleil accroché dans le ciel.  - Merci en tout cas. - Cal remercier quelqu'un c'était bien rare. Après elle devait faire bonne figure pour ne pas se mettre son idole à dos.  Elle enleva ses lunettes de soleil et les déposa sur la table.  - J'adore vraiment ce que vous faites. Vous faites ce qui vous plait dans la vie et ça, je suis admirative. - Cal n'avait malheureusement aucun rêve donc aucune passion qui pourrait lui donner un projet professionnel pour échapper à ses petits boulots minables qu'elle devait se coltiner tous les jours sans exception.  D'ailleurs, elle avait déjà une belle heure de retard.. 

La brunette ne se fit pas prier, et en un rien de temps Ron se retrouva avec de la compagnie. Malgré son visage qui faisait déjà bien adulte, il pouvait voir que ce n'était qu'une enfant. Peut-être à la façon dont elle agissait, bien que lui aussi avait tendance à agir comme un vrai gamin de temps à autre. Il l'accueillit à sa table avec un large sourire alors qu'elle lui expliqua à nouveau comme elle aimait ce qu'il faisait. Il était touché. Il adorait son boulot, mais les gens ne le reconnaissaient généralement pas dans la rue. — C'est vraiment gentil. Et tu peux me tutoyer, j'ai l'impression d'avoir vingt ans de plus sinon. — Il la charriait. Il n'avait jamais vraiment eu de problèmes avec son âge, qu'il acceptait sans problème, même s'il continuait à vivre comme un jeune de la vingtaine. Mais ça ne le dérangeait pas, c'était qui il était. Il savait que ça ne durerait pas éternellement, mais son métier et ses amis le gardaient jeune. — Comment tu t'appelles ? — demanda-t-il finalement à la jeune femme avant de boire une gorgée de son café.

D'habitude, elle tutoyait rarement voir jamais, mais là elle était impressionné. Un sourire s'afficha sur son visage, un sourire gêné.   - Pardon.. Faut dire que j'ai pas l'habitude de voir les personnes que j’idolâtre dans mon café préféré. Je vais te tutoyer, c'est promis.. - Elle venait tout d'un coup de comprendre qu'il la charriait. Elle se détendit et son sourire aussi par la même occasion. Il lui demanda son prénom. - Calypso.. Je m'appelle Calypso, mais je préfère qu'on m'appelle Cal.   - Elle ne lui laissa pas le temps de répondre qu'elle enchaîna.   - Ma mère a des origines grecques et comme elle était fan de mythologie et bien j'ai pris le nom de la nymphe qui a retenu Ulysse auprès d'elle. Rassure toi, je ne suis pas comme elle, je ne retiens pas les hommes. Je les fais fuir.. Je fais peur là, non?   - Elle le regarda avec des yeux ronds pensant vraiment qu'elle allait le faire fuir aussi à raconter sa vie et tout ce qui lui passait par la tête. - Je parle trop. Mon père me le disait souvent quoique que la plupart des gens me le disent.. "Tourne le plus possible ta langue dans ta bouche avant de parler.."   - Pour une fois, elle le reconnaissait.

La petite semblait stressée, bien trop stressée pour l'occasion. D'habitude, c'était Ron qui devenait rapidement maladroit lorsqu'il rencontrait de nouvelles personnes. Étrangement, cette fois, le comportement de la jeune femme le fit se détendre immédiatement. Pas de coup d'angoisse, de réflexions gênantes. C'était bien rare. Mais il se sentait à l'aise, avec elle. Du moins pour l'instant. Les explications de la jeune Cal concernant son prénom le fit sourire un peu plus. Il avait du mal à l'imaginer comme une nymphe attirant les hommes pour les piéger. Il secoua néanmoins la tête lorsqu'elle lui demanda si elle le faisait fuir. — Non tu vois. Je suis toujours là, j'aime bien tes explications. Et ta façon de parler, aussi. — répondit-il finalement en haussant légèrement les épaules. — Moi aussi je parle trop, généralement. Et j'ai tendance à faire fuir les gens. On est deux comme ça, alors ça doit annuler notre tendance à faire fuir les gens, ou quelque chose comme ça. — Il ne plaisantait qu'à moitié. Récemment, il avait eu tendance à faire fuir les nouvelles personnes qu'il rencontrait, en particularité les hommes. Il se contentait de trainer avec ses amis habituels, ceux qui le connaissaient, et savaient à quel point il pouvait être bavard et bizarre, de temps en autres. Ça ne l'embêtait pas, il était bien dans sa peau, et si ses amis pouvaient le supporter, tout était parfait. Après tout, il n'avait besoin de personne d'autre à ses côtés. — C'est cool Calypso, comme prénom. — reprit-il finalement, son sourire toujours fixé à son visage, le regard tourné vers sa récente rencontre. — Moi je m'appelle Ronald, et j'ai honnêtement aucune envie de savoir pourquoi mes parents ont décidé de m'appeler comme ça. Même si les connaissant, je paris que c'est pour Ronald Reagan. — Il accompagna sa réflexion d'une grimace, en signe de désapprobation.

Ouf! Elle était rassurée tout d'un coup. - Je suis rassurée..   - Disait-elle a haute voix.  Elle essaya de se détendre parce qu'elle comprit tout d'un coup qu'elle avait plus de points en commun avec lui qu'elle aurait pu le croire.   - Ça fait plaisir de savoir que je ne suis pas la seule parce que ça m'inquiétait vraiment de voir ces personnes partir en courant dès que j'ouvrais ma bouche pour dire quelque chose..  - Elle haussa les épaules, elle aussi. Elle était flatté qu'on aime son prénom. Elle ne l'avait jamais vraiment aimé. Elle ne savait pas pourquoi d'ailleurs parce qu'il était original comme elle. Elle préférait qu'on l'appel Cal tout simplement. - Merci.  - Un sourire illumina son visage. Elle écouta l'histoire de son prénom comme lui avait fait pour le sien.  - Ronald Reagan.. J'ai déjà sans doute entendu son prénom quelque part, mais je ne le connais pas ce monsieur. Désolé, je suis jeune. Je te comprends, Ron c'est plus cool et au passage très belle grimace.    - Elle hocha de sa tête comme pour approuver ce qu'elle venait de dire.